Jour 17, Nokogiriyama

Aujourd’hui, je repars en version touriste pour un petit village au bord de l’eau. Je vais à Nokogiriyama, où je vais mixer ballade, points de vue, sanctuaire, statuts et escaliers. Une chouette journée en perspective non ? Ok, premier point, atteindre Hama-kanaya, petite station de JR à deux heures de Tokyo environ (plein sud, en face de Yokosuka). Je pars tranquillement vers 10h30, je suis en vacances pour rappel. Mais pourquoi donc Hyperdia (l’application de calcul des trajets) ne veut rien me donner avant vingt bonnes minutes, il y a pourtant des Yamanote qui passent non ? Ce n’est qu’arrivé à Chiba, vers la mi-parcours, que je comprends mon imbécillité. Je vais prendre un petit train ensuite, il n’y en a pas très souvent. Du coup, l’application m’a optimisé mon trajet, depuis le départ. On est au Japon ici, un coin où le retard des trains est dans le journal au delà de quelques minutes, vous pouvez vous permettre de lui faire confiance à Hyperdia… D’ailleurs, pour savoir où m’arrêter, je ne check pas le nom de la station ou leur nombre jusqu’à l’arrivée ou les quelques-une avant. Non, rien de cela, je check juste l’heure d’arrivée. Je dois être arrivé à 13h25 ; à 13h25 tapante  je suis à quai à l’endroit voulu. Damned si la sncf, ça pouvait être pareil…

Vue sur la baie, à l'observatoire au dessus du téléphérique

Vue sur la baie, à l’observatoire au dessus du téléphérique

Bon, le voyage a duré deux bonnes heures, il faut tout de même que je vous en touche un mot. Pour le coup, on part vraiment à la campagne, il faut d’ailleurs changer quatre fois pour optimiser son parcours. Et rapidement, on est effectivement à la cambrousse : une ou deux maisons à droite à gauche, des rizières dans tous les coins, quelques bosquets, le paysage est vraiment joli. Puis, au détour d’un virage, après avoir passé un petit mont : la mer. Le train longe la cote d’assez près durant toute la fin du parcours, c’est vraiment joli. En plus il fait un temps magnifique.

La baie suivante sur la ligne de train, vers laquelle on redescent

La baie suivante sur la ligne de train, vers laquelle on redescend

Me voici donc arrivé, le wagon n’est plus très rempli lorsque je m’arrête. On est dans une petite bourgade de pêcheur, il n’y a qu’une sortie et deux quais à la gare. Dehors, pas grand monde et pas le moindre romaji (caractère romain) à l’horizon, oups il est où le téléphérique là ? Bon, je tombe rapidement sur un grand panneau qui, s’il est en japonais dans le texte, est largement assez bien illustré pour trouver ton chemin. Après avoir déambulé un peu, je tombe au détour d’un vallon sur le fameux téléphérique.

Une partie de la vue côté terre

Une partie de la vue côté terre

900 yens pour l’aller-retour ? Bon, cela n’a pas l’air bien haut mais n’ayant pas du tout repéré les lieux, je le prend, on verra bien en haut. On part du niveau de la mer pour atteindre 320 mètres d’altitude et un joli observatoire où commence la visite. Il faut reconnaître que c’est magique, on voit la baie et la suivante, des petites montagnes bien vertes juste derrière nous, le village en bas, c’est vraiment superbe. Après quelques minutes d’émerveillement, je pars direction la descente sur le versant opposé, vers un sanctuaire bouddhique. Euh… C’est par où ? Bon j’ai repéré à l’œil le départ de la visite un peu plus bas, ce chemin a l’air pas mal, en route. Bingo, me voici à l’entrée.

Votre menu de la journée

Votre menu de la journée

Un petit vieux me tend un dépliant sur le lieu en english contre un ticket à 600 yens et c’est parti pour des marches des marches des marches et encore des marches. Le plan fourni est très bien et montre simplement les divers points à voir et comment les atteindre. Et ensuite, vous grimpez ou descendez des tas de marches maçonnées. Il n’y a pas grand monde, j’ai le temps d’y aller tranquillement et de prendre de nombreuses photos. C’est vraiment magique, on descend dans une forêt assez dense et humide par ces escaliers, un vrai dépaysement.

Un ancien escalier perdu dans la végétation

Un ancien escalier perdu dans la végétation

Au détour d’une clairière, premier arrêt : Hyakushaku-Kannon. Sculpté dans la pierre, 30m de haut environ, exceptionnel. Et en plus il n’y a personne, tout le temps d’étudier le travail de titan d’excavation de la cavité  C’est magnifique. Allez, je finis par repartir en sens inverse, direction un autre observatoire sur les alentours. Ça grimpe bien, personne en haut, très belle vue, le coin est décidément plaisant. Puis c’est l’occasion d’apercevoir un autre observatoire, placé sur une dent au dessus du précipice un peu plus loin, voilà qui promet. Et effectivement, la vue y est là aussi fort belle.

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Hyakushaku-Kannon

 

Chouette point de vue !

Chouette point de vue !

Allez il est temps de redescendre à travers les bois. Au détour, d’un virage, les première statues. En pierre, entre 30 et 50 cm pour la plupart, posées à même le sol, dans une alcôve ou sur une pierre plate, il y en a un peu partout même si le plus souvent regroupées dans un renfoncement de la roche. Certaines ont bien souffert du temps et d’une révolution qui les as vues en grande partie décapitées. Malgré tout, certaines semblent avoir été restaurées ou remplacées. Il y en a ainsi un peu partout dans la descente, dans les recoins, c’est un très beau chemin. Il s’agit du travail d’une vie d’un moine (Jingorô Eirei Ôno) et de ses apprentis : 1500 statues disposées tout au long de la descente. Il y a plusieurs sanctuaires sur le chemin, avec généralement une ou deux pièces plus importantes. Il y en a un particulièrement planqué avec des statues qui semblent magnifiques mais une grille empêche d’aller assez près.

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Vous descendez ainsi assez rapidement une bonne centaine de mètres de dénivelé jusqu’au fameux Bouddha. Une grande clairière accueille en effet en bas du chemin ou presque le plus grand Bouddha du Japon : plus de 30 mètres de haut, taillé dans la masse. Érigé en trois ans par la même équipe, achevé en 1783, il a été rénové largement en 1960 après avoir beaucoup souffert de l’érosion. Et s’il on voit bien les pierres ou le mortier ajouté dans ce but, cela n’enlève en rien à la majesté du lieu.

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Le guide kanpai (avec plein de belles photos) sur lequel j’avais trouvé cette balade indiquait que c’était relativement épargné par les touristes. Il n’y a effectivement personne ou presque et j’ai tout le temps de me poser et observer en détail. Dans un coin de la clairière, une petite statut accueille à ces pieds des offrandes sous forme de petites statuts. a priori, c’est un peu comme les prières/vœux que vous adressez au temple sur des petites tablettes ou de petits papiers accrochés sur un fil. Ici, cela a juste pris la forme de ces petites statuettes, plus ou moins bien rangées au pied de la statut principale.

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Après m’être longuement attardé dans ce lieu, je poursuis la descente avec les derniers points de vue : de petits temples et une porte ouvrant la voie depuis la vallée opposée à mon départ. Je pourrai poursuivre jusqu’à la mer et la station de train qui est simplement celle qui suit mon départ, mais il est encore assez tôt, à peine plus de 16h. Le dernier téléphérique par vers 17h et je dois à peine avoir 150m de dénivelé à faire. Hop, on remonte et sans traîner. Sauf que par un escalier, tu montes très vite. En un gros quart d’heure, je suis déjà presque revenu à mon point de départ… Eh bien puisque c’est ça, je redescend du bon côté à pied, par une voie qui part depuis la représentation de Hyakushaku-Kannon…

La fin de la route

La fin de la route

Un jardin sur la chemin

Un jardin sur la chemin

Un petit temple en bas

Un petit temple en bas

Ce sera sans aucun regret, le chemin est simplement magnifique, serpentant dans la forêt avec de vieux escaliers de pierre à droite à gauche, de temps en temps un très beau point de vue sur la baie, un vrai bonheur. Bon, par contre en basket bien plates sur un chemin qui descend bien et est très humide avec les pluies de la veille, il faut être un peu vigilant. Mais tous les passages un peu difficiles sont largement sécurisés, c’est donc tout à fait jouable. Le chemin fait un joli tour avant de revenir vers le village de pêcheurs, je mettrai une petite heure à descendre sans me presser. Le chemin n’est pas toujours ultra balisé aux carrefours et uniquement en japonais mais cela reste assez logique, j’arriverai en bas sans me planter.

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Il y a semble-t-il tout un treck possible sur les monts avoisinants, je tâcherai d’étudier cela d’un peu plus près et de retourner le faire lors d’un prochain voyage, cela doit valoir le coup. D’ailleurs, si vous êtes ne serait-ce qu’un tout petit peu sportif, je vous conseille la montée à pied depuis le village, le départ du chemin est bien balisé par des panneaux en bois et en ce moment par de grandes bannières violettes (mais je doute que cela soit permanent). Vous arriverez directement sur la représentation de Hyakushaku-Kannon, émerveillement garanti. Attention, toute la zone du sanctuaire est payante, il y a une cabane à l’arrivée de chaque voie pour régler. Le prix est modique et permet d’aider à l’entretien du domaine, là n’est pas la question, le point est surtout que la zone n’est ouverte qu’à partir de 9h si mes souvenirs sont bons. Après il y a plusieurs points de vue en chemin qui peuvent déjà être sympathiques si vous aimez démarrer tôt.

La ballade démarre ici, par l'escalier pardi...

La ballade démarre ici, par l’escalier pardi…

Le plan du domaine, j'ai pris la route à droite en rose

Le plan du domaine, j’ai pris la route à droite en rose

J’arrive vers 17h15 dans ma petite bourgade de départ et vais me poser sur la jetée en attendant l’heure du train, au bruit du clapotis de l’eau. On est vraiment bien ici…

Sur la jetée...

Sur la jetée…

Mais il est temps de rentrer. Je perd une vingtaine de minute en me trompant de quai à Chiba et en repartant en sens inverse mais à part cela, rien de bien notable à signaler dans la soirée  C’était une très belle journée  Si vous êtes de passage dans la région  n’hésitez vraiment pas à aller visiter ce petit coin de paradis, c’est un vrai bonheur.

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